31 Juillet 2009
Introduction au Fiqh
Fiqh signifie littéralement « réflexion, compréhension, intelligence, sagesse »
Il peut être traduit par « la jurisprudence » ou « la science de la Loi ».
Fiqh Ibadat (Les actes d’adoration et les règles cultuelles), il comporte : La propreté, la Salat, la Zakat, le jeûne et le pèlerinage.
Fiqh Mouamalat (Le comportement civil), il comporte : les rapports contractuels de toutes sortes (droit civil, droit commercial, les pénalités, la diplomatie...
Abou Hanifa Noumane ibn Thabit, d’origine persane, est né à Koufa (Irak) en l’an 80. Il faisait le commerce de la soie et réussit parfaitement dans ce domaine. Il abandonna le négoce pour s’occuper des études auprès de grands savants notamment Hammad ibn Soulayman. Après la mort de son maître, il prit sa place avec l’accord unanime des gens de Koufa. Il devint leur jurisconsulte. Il était le premier à avoir inscrit et classifié le Fiqh en chapitres et en sections tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il était réputé pour sa piété, sa sincérité et sa générosité. Abou Hanifa était aussi un homme courtois, qui parlait très peu. Il priait beaucoup la nuit et récitait le Coran. On dit qu’il faisait la prière du Fajr avec les ablutions du ‘Isha pendant quarante ans. Quelqu’un l’a insulté pendant qu’il donnait un cours, il continua le cours sans se tourner vers lui ni lui répondre. Après le cours, l’homme le poursuivit en l’insultant jusque chez lui. Avant de rentrer à la maison, l’Imâm lui dit: « Là est ma maison, s’il te reste encore quelque chose à dire, dis-le avant que j’y entre ». Le Calife Marwan ibn Mohammed lui proposa le poste de ministre du Trésor, il refusa de crainte d’être complice des injustices commises par les gouverneurs. Il fut emprisonné pendant quinze jours et tabassé. Quand il sortit de la prison, il s’exila à la Mecque et ne retourna à Koufa qu’après la chute de la dynastie des Omeyyades.
Son école juridique (Madhab): Son école se base sur les sources suivantes:
Basée sur la réflexion et l’opinion, sa méthode consiste à rechercher le but et l’esprit de la norme et non pas l’énoncé ou la lettre. Son école a la réputation d’être l’école de l’opinion. Elle est répandue en Irak, en Syrie, en Afghanistan, au Pakistan, en Iran, en Inde, à l’île de la Réunion, en Turquie et une grande partie de l’Egypte.
L’imam Abou Hanifa privilégie l’analogie au Hadith authentique quand il s’oppose à un autre Hadith. C’est pour cette raison qu’il fut l’objet de critiques de la part des gens du Hijaz, les spécialistes du Hadith arguant du fait que si l’on insiste trop sur le motif et la signification de la règle, on devient des législateurs rationalistes au lieu d’adorer Dieu en se conformant strictement au précepte. L’école d’Abou Hanifa est la plus répandue et la plus tolérante du fait qu’elle insiste beaucoup sur l’activité de la raison sans porter atteinte ni à la lettre ni à l’esprit des textes. Abou Hanifa se sert de l’opinion et de l’analogie plus que les autres Imams.
Mâlik ibn Anas est un Arabe, né à Médine en l’an 93 et y résida jusqu’à sa mort en l’an 179 H. Son grand-père Abou Ameur fut un fidèle compagnon du prophète et mena plusieurs batailles avec lui. Il a étudié auprès des disciples des compagnons jurisconsultes et Mouhaddithoun (spécialistes du Hadith). Sa qualité d’Imâm jurisconsulte et Mouhaddith est attestée par ses maîtres. Ces derniers l’autorisèrent à enseigner et à délivrer les Fatwas dès l’âge de 17 ans. Confit dans une piété ascétique, Mâlik était un homme modeste, bienveillant et plein d’amour pour le Prophète Mohamed (r), si bien que par respect à sa mémoire, il n’a jamais enfourché une monture à Médine. Les Califes Abu Jaafar al-Mansour, al-Mahdi, Haroun Ar-rachid le tenaient en haute estime. Ils lui demandaient souvent conseil et assistaient à ses cours pendant le pèlerinage. On le citait comme exemple dans une maxime qui dit: « Pas de Fatwa à Médine tant que Malik s’y trouve ».
Le Calife al-Mansour demanda à l’Imâm Mâlik de composer un livre qui ferait autorité sur l’ensemble des hadiths du prophète (r) et qui servirait de constitution de l’État. L’Imâm rassembla son célèbre recueil de hadiths intitulé « al-Mouattaa » mais il refusa qu’on lui accordât un caractère officiel de manière à l’imposer, estimant qu’aucun livre, excepté le Livre de Dieu, ne devait s’imposer à l’ensemble des musulmans.
L’Imâm Mâlik fut emprisonné et torturé pour avoir émis une fatwa défiant la politique du Calife. Ce dernier avait décrété le divorce automatique de quiconque romprait le serment d’allégeance qui l’engage envers l’État. L’Imâm déclara que le divorce sous la contrainte était nul et non avenu.
Son école se fonde sur:
Mâlik privilégie la pratique des gens de Médine à l’analogie et au hadith rapporté par un seul, même authentique. Bien qu’il lui arrive de faire appel au jugement préférentiel, Mâlik n’en fait pas usage autant que Abou Hanifa. Mâlik penche plutôt pour le « taqlid » (l’imitation) que pour la réflexion. La méthode de l’imam Mâlik s’apparente à celle des spécialistes du hadith. Il se limite au réel sans extrapolation à la différence des gens de l’opinion en Irak qui s’étendent aux hypothèses.
Il prend en compte la tradition du compagnon qui, selon lui, prime l’analogie. Sur ce point, il a été critiqué en ce sens que le compagnon n’est pas infaillible. Son école est suivie au Maghreb, au Mali, au Nigeria, au Tchad, au Soudan, au Koweït, au Qatar, au Bahreïn et dans les zones rurales d’Egypte.
Son nom est Abdallah Mohamed ibn Idris de la lignée de Abou Talib grand-père du prophète Mohamed (r). Ses ancêtres habitaient la Mecque, mais son père s’établit à Gaza où naquit Ashafei. Après la mort de son père, sa mère regagna la Mecque où l’enfant a grandi comme orphelin.
Après avoir appris le Coran, il s’est penché sur l’étude du Fiqh auprès de grands érudits qui l’ont autorisé à donner des Fatwas dès l’âge de 15 ans. Il effectua des voyages d’études à Médine, en Irak, en Egypte. Il récita de mémoire « al-Mouattaa » devant l’imam Mâlik. Il enseigna en Egypte et y dicta à ses disciples son livre « al-Oum ».
Le mérite d’Ashafei est d’avoir initié la science des fondements du Fiqh. Son œuvre « Rissala » où il développe les règles et les méthodes de déduction et d’interprétation ne cesse de faire l’admiration des juristes et des Faqihs à l’échelle de la planète. Ahmed ibn Hanbal qui était l’un de ses disciples, témoigne: « Achafei était le plus Faqih du monde en matière de Coran et de Sunna ».
Achafei était un homme d’un très bon caractère, généreux, courageux et d’une intelligence rare.
Son école juridique est basée sur:
Achafei s’appuie fortement sur la Sunna ; il admet le hadith rapporté par un seul si le rapporteur est digne de confiance. Il rejette le jugement préférentiel au sujet duquel, il a écrit un livre intitulé: «invalidation de l’istihsan ». Il considère cette règle comme étant une manière de légiférer. Il rejette également la règle de l’intérêt absolu et ne tient pas compte des habitudes des gens de Médine. Il critique la méthode des hanafites consistant à exiger la célébrité des hadiths comme condition de validité.
L’école d’Achafei se situe entre l’école de l’opinion (Irak) et celle des tenants du hadith (Hijaz). Il concilie le rigorisme des uns et la souplesse des autres.
Achafei a élaboré deux écoles. Une en Irak (l’ancienne) et une en Egypte (la nouvelle).
Son école est répandue en Egypte, en Afrique orientale, en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande, en Somalie, au Kurdistan.
Son nom est Abu Abdullah Ahmed ibn Mohamed ibn Hanbal Achibani. Né à Bagdad en l’an 164 H, il y poursuit ses études fondamentales. Il effectua des voyages en quête du savoir dans plusieurs pays, notamment au Yémen, à la Mecque, à Médine, en Egypte et en Syrie.
Il se spécialise dans la science du Hadith dont il apprend des milliers par cœur. Les savants lui reconnaissent l’intégrité et l’érudition en matière de Hadith. Ashafei a dit: « J’ai quitté Bagdad et je n’y ai pas laissé de plus pieux ni de plus savant que Ibn Hanbal ». Il a écrit plusieurs ouvrages dont le plus célèbre est « al-Mousnad » qui contient quarante mille hadiths. L’Imâm Ahmed a vécu dans le dénuement le plus complet, tournant le dos aux plaisirs de la vie mondaine, ayant refusé les biens et les privilèges des hautes fonctions. Il refusa la prière derrière son oncle Ishaq et ses cousins à cause de leurs relations avec les autorités. Il fut violemment persécuté et maltraité par le pouvoir en raison de son opposition aux théories sur « la création du Coran ». Malgré la prison et la torture, l’Imâm n’a pas cédé d’un pouce.
Son école juridique se fonde sur: